Rechercher dans ce blog

samedi 18 juin 2011

La Grande Maison de Nicole Krauss


Quatre histoires, quatre villes (New-York, Londres, Oxford, Jérusalem) , des destins douloureux, mais apparemment pas de grandes maisons, plutôt des espaces exigus. Une succession de huis-clos. Et puis un bureau, mais quel bureau! Un bureau cannibale à dix-neufs tiroirs comme dix-neufs bouches. Un bureau qui aspire, qui inspire, que l'on sent parfois presque respirer et qui fait le lien entre ces quatre récits.

Des récits qui entremêlent des relations parents-enfants souvent douloureuses et inachevées, des relations de couples faites d'incompréhensions de silences et de non-dits, des écrivains en souffrance, en incapacité de dire et d'écrire, des rescapés de la shoah hors du monde, inadaptés et souvent silencieux, des lieux et des objets chargés d'histoires et de mémoires. Voilà, il y a tout ça dans ces récits.

Des questions, des réflexions, des recherches soutenues par une écriture fluide et toujours précises.

Un beau livre riche, touchant mais très lourd.

Une fois le livre fermé, une grande envie d'ouvrir grand la fenêtre et de prendre une immense bouffée d'air frais. MBS

Page 203 : "Demande à un catholique ce qui se passe quand il meurt et il te décrira les cercles de l'enfer, le purgatoire, les limbes , les portes du paradis...Mais demande à un juif ce qui se passe quand il meurt et tu verras quel est le sort misérable d'un homme resté seul pour tenter de résoudre son problème...car le juif a beau avoir parlé de tout, investigué, discouru, exprimé ses opinions, discuté, argumenté jusqu'à l'épuisement...il est toujours resté silencieux sur ce qui se passe quand il meurt."

2 commentaires:

  1. La grande maison de Nicole kraus ( orthographe de mémoire )
    L écriture de ce livre frappe dans un coin de soi qu on croyait oublié. Comme si les histoires qu il raconte sont un peu la nôtre, la nostalgie de souvenirs d ailleurs, des souvenirs qui ne sont pas les nôtres mais qui nous appartiennent.
    Cette grande maison que nous portons en nous malgré l exil. Celle dont nous nous souvenons et où nous aimerions bien retourner.
    Très beau et très émouvant. M.M

    RépondreSupprimer
  2. L écriture de ce livre frappe dans un coin de soi qu on croyait oublié. Comme si les histoires qu il raconte sont un peu la nôtre, la nostalgie de souvenirs d ailleurs, des souvenirs qui ne sont pas les nôtres mais qui nous appartiennent.
    Cette grande maison que nous portons en nous malgré l exil. Celle dont nous nous souvenons et où nous aimerions bien retourner.
    Très beau et très émouvant. Michèle MS

    RépondreSupprimer