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vendredi 22 octobre 2010

Mama Mia

Mama Mia, c'est le cri que l'on a envie de pousser en entendant la première chanson du spectacle. Et oui quelle idée bizarre, d'aller traduire en français les chansons d'Abba. Nous étions nombreux à sourire en entendant "je ne veux pas parler" à la place de "I don't want to talk". Je ne comprends pas, qu'ils n'aient pas garder les paroles en anglais avec traduction défilante en complément. Sinon, les chanteurs/comédiens manquent de caractères, de puissance et d'émotion. Je suis peinée de critiquer ce spectacle que j'ai eu le privilège de voir en avant première, mais sans se comparer à Broadway, les Français ont montré avec Le roi-soleil, Mozart, l'opéra Rock ou Le roi Lion qu'ils avaient appris à faire des comédies musicales de très bon niveau. Là ce n'est pas le cas. Point positif, le final est vraiment explosif. Du coup, cela se finit par une standing ovation et on repart avec la banane et les chansons de Abba que l'on fredonne ... en anglais.

mardi 19 octobre 2010

Elle s'appelait Sarah

Pas facile de faire des commentaires cinématographiques sur des films qui relatent des événements aussi dramatiques et qui nous touchent autant que ceux de la rafle du Vel d'Hiv. Oui ce film est boulversant aux larmes, même si, il y a quelques mois seulement on a été émus par quasiment les mêmes images : les mêmes cours d'immeubles parisiens, les mêmes descentes de la police française, les mêmes plans de juifs portant leurs étoiles qu'on entasse dans des camions au petit matin, la même histoire du père cacher mais qui se fera prendre (on pensait que les femmes et les enfants n'étaient pas concernés), les mêmes scènes terribles dans le Vel d'Hiv, le même camp de Baune-la-Rolande, les mêmes baraquements, la même situation d'enfants qui veulent s'évader...Il est vrai qu'une partie du film a un goût de déjà vu mais peut-on se plaindre de cette redite alors que pendant plus de 50 ans cet événement a été quasiment passé sous silence et qu'il a fallu plus de 50 ans pour que Jacques Chirac reconnaisse la responsabilité de l'Etat français. Et puis, le film est (aussi) ailleurs. Il est dans l'enquête qui deviendra rapidement une quête pour cette journaliste Julia Jarmond jouée avec sobriété par Kristin Scott Thomas. Lancée dans un article sur la rafle du Vel d'Hiv, elle tombera par hasard sur Sarah, une jeune juive dont le chemin en 42 croisa celui de sa famille. A partir de là, elle deviendra obsédée par le fait de retracer son parcours. Peut-être pour qu'il reste une trace de sa vie. Et puis se film montre qu'au delà des 6 millions morts juifs, il y a eu laussi la destruction de nombreuses âmes juives. MBS

lundi 18 octobre 2010

Social network, place aux jeunes.

Ce n'est pas tellement du film dont j'ai envie de vous parler mais plutôt de l'incroyable gap qui ne cesse de s'accroitre entre les générations depuis une quinzaine d'années. En tant que quadra, mère de 3 grands ados, j'ai finalement du faire mienne la phrase qu'ils me répètent souvent, "Vous, vous êtes des dinosaures". Et oui nous sommes nés à l'époque des Yéyé, des Beatles et de Richard Anthony, bien avant que tout le monde ait un ordinateur personnel , qu'internet ou le téléphone mobile deviennent aussi important que le pain et l'eau. Dès les premières minutes, le film nous confirme que nous sommes totalement largués, totalement out. Les dialogues vont vite, très vite et certains mots relèvent, pour nous, de la langue étrangère. On a en face de nous des mutants. Aujourd'hui les idées les plus novatrices sont sur internet et sont le fruit de grands adolescents, bien sûr Facebook avec Mark Zuckerberg, mais il y avait eu près de dix ans avant David Filo et Jerry Yang fondateurs de Yahoo alors qu'ils étaient étudiants Standford, Sean Parker créateur de feu Napster (que l'on retrouve dans le film), Jack Dorsey fondateur de Twitter (à 32 ans, âge cannonique)...Alors bien sûr, nous les grands adultes, nous essayons de suivre et croyons le comprendre ce monde mais nous n'en sommes que les consommateurs. Ce sont nos jeunes qui le façonnent, à quelle vitesse, avec quel talent (Bien sûr, tout le monde n'a pas le génie et la fulgurance de Mark Zuckerberg), mais aussi avec quelques dérives. Avec une espérance de vie de plus de 80 ans, comment allons nous nous en sortir dans ce nouveau monde qui nous explose à la face!
PS : Allez voir Social Network, l'histoire du plus associal des étudiants qui crée le réseau social qu'on connait et qui a 26 ans est déjà plus qu'une légende.
MBS

samedi 16 octobre 2010

L'histoire de la SocGen de l'intérieur


« Cet ouvrage est une affaire personnelle. Je n’ai demandé la permission à personne avant de le publier. Je n’aurais pas pu laisser l’histoire se terminer sans y apporter ma contribution. »
Voici comment Hugues Le Bret à l'époque l'un des adjoints de Daniel Bouton, président de La Société Générale, commente le fait d'avoir fait ce livre.
J'avoue qu'à la fois, je le comprends un peu, le livre montre la charge émotionnelle insoutenable de cette histoire pour ceux qui l'ont vécue de l'intérieur.
Et à la fois, le fait qu'il ait quitté la présidence de Boursorama pour faire ce livre dont le contenu brûle ses vaisseaux m'intrigue et m'étonne.
"Le livre commence le dimanche 20 janvier 2008 quand un gouffre s’ouvre sous les pieds des dirigeants de la Générale. Ils apprennent qu’un jeune trader a engagé la signature de la banque pour 50 milliards d’euros. Si l’information « fuite », ce sera la panique. Le système financier mondial peut s’écrouler en quelques heures" (je reprends ce texte du pitch de l'éditeur car c'est exactement cela)
Ce livre est à la fois un récit haletant et un plaidoyer pro domo.
Mais c'est d'abord le récit qui m'a captivé. Je n'ai pas pu laisser le bouquin du week end. C'est lourd, dense et clair.
Hugue Le Bret qui n'a peur de rien, donne beaucoup de détails qui ne lui feront pas que des amis.
Même si cette version est la sienne, j'ai tendance à le croire. La condamnation de Kerviel va également dans le même sens.
Depuis je suis allé un peu me ballader sur internet et je suis sidéré des passions qui se déchainent et des théories du complot qui partent dans tous les sens.
(regardez les commentaires)
Chacun se fera son opinion. Mais je vous conseille vivement la lecture de ce livre.
Es

vendredi 15 octobre 2010

La parisienne


Une jolie femme quelque peu volage, un mari peu soupçoneux et des amants.
Une petite pièce alerte et distrayante, sans plus. Mention spéciale pour Barbara Schulz toujours aussi fraîche et juste (malgré une voix éraillée le jour où nous y sommes allés).
MBS

l'insomnie des étoiles de Marc Dugain ou le cauchemar éveillé***

Marc Dugain est historien et un écrivain de talent. Il s'est fait connaitre avec La chambre des officiers qui lui a valu de nombreux prix et a donné lieu à un très beau film. Il nous a fait aussi rentrer dans les coulisses de l'Histoire avec entre autres La malédiction d'Edgar (La vie d'Edgar Hoover qui fut à la tête du FBI pendant 46 ans - à lire absolument) et Une éxécution ordinaire (le naufrage du sous-marin Koursk avec tout son équipage). Dans l'insomnie des étoiles, Marc Dugain emprunte un tout autre chemin. Il choisit de se situer à l'écart des grands événements marquants de la seconde guerre mondiale pour s’intéresser aux derniers jours du III ème Reich dans le sud de l’Allemagne, zone rurale et apparemment sans grand intérêt. A travers un tout petit nombre de personnages, Marc Dugain nous fait découvrir dans un style volontairement très distancié, les pires horreurs commises par les hommes pendant cette guerre. Dans une Allemagne totalement débousolée, chacun justifie ses actes (et surtout les plus odieux) par la volonté de donner un sens à une action globale, commune. Deux personnages principaux dans ce roman : une jeune allemande d'une quinzaine d'année abandonnée dans une grange et qui verra défiler sous ces yeux les pires crimes mais gardera un incroyable instinct de survie... Un capitaine français qui occupe cette zone sud de l'Allemagne (on a tellement l'habitude de voir le contraire) qui apparait lunaire, détaché, mais fait preuve paradoxalement, d'une incroyable détermination dans sa volonté de résoudre une énigme apparemment insignifiante, alors que les morts se comptent par millions et que Berlin vient de tomber.
Au final, j'ai apprécié l'originalité de l'approche, la mise en avant des mécanismes de lâcheté collective, mais je ne sais pas pourquoi j'ai trouvé que l'écriture manquait de fluidité et les quarantes premières pages m'ont paru très longues. MBS

Tout va bien...jusqu'à ce que...

Le pitch : Prenez une famille avec deux enfants de 15 et 18 ans. Le couple est marié depuis 20 ans. Le chef de famille est médecin et plutôt dirigiste, la mère ne travaille pas et se sent en échec ce qui crée des tensions dans le couple. La fille de 18 ans, brillante élève, la tête sur les épaules, s'apprète à entrer à l'université et aimerait qu'on ne la considère plus comme une enfant. Le fils de 15 ans, très ados, s'essaie à la drogue avec un copain plutôt bourrin et s'interroge sur son identité. Tout ceci est très conventionnel et d'une grande banalité, mais reliser ce pitch en vous disant qu'il s'agit d'un couple de lesbiennes amirablement incarnées par Julianne Moore et Annette Bening et que les deux enfants ont été conçus grâce à un même donneur de sperme, plutôt sexy (Mark Ruffalo), qui va faire son entrée dans le jeu. Une fois passée la surprise de cette famille, pas tout à fait comme les autres, on rentre dans le jeu et cela devient drôle et touchant. MBS
Quelques longueurs, mais un bon film intimiste comme savent les faire les américains.

mercredi 13 octobre 2010

Qui a tué Arlozoroff?

Qui a déja entendu parlé d'Arlozoroff? Je ne connaissais pas cet homme, il a pourtant été l'un des pères fondateurs de l'état d'Israël au même titre que Ben Gourion ou Jabotinski. Homme de gauche ayant la vision d'un état binational, il a négocié pieds à pieds avec les allemands dès le début des années 30 afin de laisser les juifs quitter l'Allemagne et venir s'intaller en Palestine.
Théoricien de la gauche israelienne, souvent en désaccord violent avec ce qui deviendra la droite, il prônait le dialogue et la coexistence pacifique avec les palestiniens, et à ce titre, il s'est fait bon nombre d'ennemis.
Sa vie personelle fut assez mouvementée, juif allemand, immigré en Palestine dés les années 20, il eut comme premier amour Martha Friedlander future Mme Goebbels. Leur histoire est la trame du livre. La petite histoire dans la grande, et on découvre au fil des pages l'Allemagne des année 20 et l'accession au pouvoir du nazisme.
Assassiné en 1933, aujoud'hui encore le mystère demeure. Longtemps la droite fut accusée du meurtre. Le dossier a été réouvert en 1979 mais le doute subsite.
Tobbie NATHAN élabore une autre thése et là c'est au lecteur de se faire une idée.
Ce livre a comme qualité première de faire un zoom sur ce personnage mal connu, de le remettre dans l'histoire pour nous les néophytes. Bien que parfois quelque peu laborieux dans sa construction, on prend tout de même plaisir à le lire. On en sort surtout plus informé. Le but est atteint.
PKM

dimanche 10 octobre 2010

André Kertész. La photo poésie.




André Kertész est l'un des plus grand photographes du XXe siècle (1894-1985) mais il est encore trop méconnu du grand public.
Le musée du Jeu de Paume lui rend hommage à travers un magnifique monographie.
Elle rend compte à la fois des trois grandes périodes de sa vie, la Hongrie, Paris puis New York, ainsi que de ses thèmes de prédilections comme les distorsions, les cheminées ou les buildings new-yorkais.
Ce qui frappe rapidement et ce que l'expo nous apprend, c'est que dès qu'il commence d'être un peu connu, André Kertész est synonyme de modernité et de singularité. Cependant, il refusa toute sa vie d'être apparenté à un quelconque mouvement. Quand bien même ses fameuses distorsions (initialement une commande pour un magazine de charme...) peuvent s'inscrire dans la lignée du mouvement surréaliste de Man Ray (On pense aussi immanquablement à certains tableaux de Dali). D'autres évoquent l'univers des humanistes français, de Doisneau à Cartier Bresson. Sans compter qu'il se dit qu'il fut le premier à photographier la nuit. Images qu'il montra à Brassaï qui lui le premier édita un livre sur sa photographie nocturne et en endossa la paternité.
Ce qui frappe également et qu'on retrouve dans tous les commentaires, c'est la poésie de son langage. Il disait ne jamais documenter mais illustrer ce qu'il ressentait.Il parle de ses photos comme d'un journal intime visuel.
Et très joliement, nous dit avoir voulu être un éternel amateur, c'est à dire un débutant qui éternellement découvre le monde, encore et encore.
Même si j'ai regretté un nombre de photos qui m'a semblé trop important ( j'aurai préféré un choix plus ramassé sur les photos les plus essentielles), c'est une exposition importante, qui nous permet de découvrir ou de mieux connaître un très grand photographe qui a beaucoup apporté à son art.
J'aime particulièrement la photo qui illustre ce post. Elle date de la période new-yorkaise. Une période assez peu heureuse.
Ce nuage qui semble butter sur le gratte-ciel,est très représentatif du langage poétique du photographe. Cette masse aérienne, ronde et légère face à la dureté de la masse longiligne et enracinée dans le sol du building. C'est aussi de l'avau même du photographe une allégorie du mal être de l'artiste dans une amérique qui rejetait sa vision poétique.
ES

jeudi 7 octobre 2010

L'ouragan de Laurent Gaudé : Katherina aura maintenant un visage.

Nous avons tous en tête les images de désolation suite au passage de l'ouragan Katherina : une Louisiane transformée en immense marécage, des maisons en bois démembrées, des arbres déracinés, des pauvres noirs désoeuvrés...Avec l'Ouragan de Laurent Gaudé nous garderons aussi la mémoire de ces hommes et ces femmes : Joséphine Linc. Steelson, cette vieille négresse si fière, Byron petit garçon de six ans plongé dans un profond mutisme, Tockpick, un des bagnards évadés et prêt à tout pour garder sa liberté, le révérend déboussolé par le message que lui envoie Dieu, Rose, Keanu Burns ...et bien d'autres. Dans ce livre pas de cris, pas de drames, comme on pourrait s'y attendre mais des êtres si souvent habitués au malheur qui essaient de trouver leur chemin.
Les premières lignes du livre :
"Moi Joséphine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, j'ai ouvert la fenêtre ce matin à l'heure où les autres dorment encore, j'ai humé l'air et j'ai dit : "ça sent la chienne". Dieu sait que j'en ai vu des petites et des vicieuses, mais celle-là, j'ai dit, elle dépasse toutes les autres, c'est une sacrée garce...C'était bien avant qu'ils en parlent à la télé, bien avant que les culs blancs ne s'agitent et ne nous disent à nous, vieilles négresses fatiguées, comment nous devions agir."
MBS

mercredi 6 octobre 2010

L'indignation de Philip Roth

Marcus Messmer est un bon garçon. Fils unique, il aide son père dans sa boucherie kasher - ll vide les poulets, nettoie les poubelles sur le trottoir parfois sous les yeux de ses camarades de classe-, il travaille très bien à l'école, il respecte les règles parce que ce sont les règles. Son père, voyant son fils grandir-Marcus a 19 ans- est pris d'une incontrôlable et violente angoisse de voir son fils lui échapper et prendre un mauvais chemin. Fou d'inquiètude en permanence, il n'a de cesse de le surveiller, de le harceler. Marcus fera le choix de partir faire ces études au fin fond de l'Ohio pour lui échapper sans pour autant le vexer. Marcus totalement détaché de son judaïsme pense pouvoir s'intégrer facilement. Mais il découvrira un monde si différent du sien : un règlement moralement inacceptable, des coturnes égoïstes et intolérants, des camarades racistes, un doyen inquisiteur, une fille diablement envoutante et déroutante. Lui Marcus, dont le seul objectif est de sortir major de sa promo, doit-il réagir et s'indigner face à toutes ces injutsices et prendre le risque d'être exclu du collège pour être envoyé sur le front de la guerre de Corée (nous sommes en 1951) ou doit-il se taire quitte à être en profond désaccord avec lui-même? Comment convaincre que l'on a raison contre tout le monde? Comment dialoguer avec des personnes dont on sait qu'on ne les fera pas changer d'avis? Comme Nizan, Marcus pourrait dire "J'avais 20 ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie".
Un beau roman de Philip Roth dont le talent d'écrivain n'est pas à défendre. Et une belle photographie de l'Amérique d'après-guerre fière d'elle-même et terriblement conservatrice.

dimanche 3 octobre 2010

Asaf Avidan and the Mojos


une révélation. un type totalement déjanté, une voix incroyable, du rock comme on en entend plus.
à écouter d'urgence.


en concert à la maroquinerie le 15 Octobre
piero

vendredi 1 octobre 2010

Six mois, six jours... et quarante ans de silence

Karine Tuil est une chouchoute de la presse féminine. Cette petite bonne femme jolie, presque angélique, imprime bien la pellicule, elle a du caractère et cela plait ( cf sa jaquette avec une jolie photo d'elle). Ses derniers livres sont souvent un mix entre le journalisme et la littérature. Elle aime prendre des sujets d'actualité et s'y imerger d'une façon ou d'une autre. Dans douce France, l'un de ces précédents romans, la narratrice s'était plongée dans un groupe d'immigrés en transit avant qu'ils soient renvoyés dans leurs pays respectifs (parfois on ne sait même pas de quel pays ils viennent?). Dans son dernier roman, Six mois, six jours, un écrivain (une femme qui ressemble étrangement à Karine Tuil) décide d'interviewer Karl Fritz qui fut pendant 40 ans l'homme de confiance de la famille Lang, l'une des plus riches familles industrielles d'Allemagne, pour en faire un livre. Pendant 40 ans, il en a entendu et vu des choses. Licencié comme un valet alors qu'il pensait faire partie de cette famille, il explose et décide de parler, parler, parler. Et c'est là tout l'intérêt du livre. Contrairement au résumé proposé au dos du livre, ce n'est pas tant les secrets de cette riche famille allemande qui a traversé le 20ème siècle avec tout ce que cela peut comporter de compromissions et de bassesses qui nous surprennent mais plutôt cette prise de parole ininterrompue de ce vieil homme silencieux pendant si longtemps, au prix de sa vie, de ses amours. C'est là que l'on trouve le talent et la puissance littéraire de Karine Tuil. Son écriture halletante et sèche incarne à elle seule le personnage de Karl Fritz. Le découpage du livre traduit le rythme de l'interview de longs monologues, interrompus par de brèves pauses permettant à cet homme de 78 ans de reprendre son souffle. Malgré tout ça, je reste déçue par ce livre, car sur son contenu je trouve qu'il manque de cohérence, de fil conducteur. Karine Tuil conclut son livre sur une très émouvante lettre d'un père adoptif "répudié" parce que juif, assez éloignée me semble t'il du coeur du sujet. On tourne la page en attendant la suite, mais il n'y en a pas. Dommage. Malgré tout, disons que ce livre mérite deux heures de notre temps.